Abac
Voir abaque.
Abaque
ou abac
(n. m., lat. abacus, grec abax, tablette)
1. Tablette formant la partie supérieure du chapiteau d’une colonne.
2. Table à calcul sur laquelle les chiffres prennent une valeur en fonction de leur place par rapport à un jeton. Au moyen âge, elle est utilisé par les marchands et les écoliers.
Abbatial
(n. f., derivé du lat. abbatia, XVe siècle)
Eglise d’une abbaye.
(adj., lat. abbatialis)
Qui appartient, qui à un rapport avec l’abbé, l’abbesse ou l’abbaye.
Abbatiat
(n. m., lat. abbatia, Xe siècle)
Charge d’abbé ou d’abbesse
Abbaye
(n. f., dérivé du lat. abbatia, Xe siècle)
Etablissement ecclésiastique d’hommes ou de femmes suivant une règle de type cénobitique.
Abbé
(n. m., lat. abbas, XIe siècle)
Moine élu par ses égaux à la tête d’une abbaye ou d’un monastère, selon la règle attribuée à saint Benoît de Nursie
Abbesse
(n. f., lat. abbatissa, XIIe siècle)
Désigne la supérieure d’un etablissement ecclesiastique de femme érigé en abbaye.
Abée
(n. f., anc. fra. bee, XVe siècle)
Ouverture par laquelle l’eau, venant d’un bief, actionne la roue du moulin.
Abreuvoir
(n. m.)
Petites rainures creusées dans la pierre et destinées à recevoir le mortier.
Abside
(n. f., lat. absida, grec hapsis)
Construction en forme d’hémicycle ou de polygone qui constitue, derrière le choeur, l’extrémité d’une église.
Accolade
Elément d’architecture, horizontale et décoratif.
Acre
Mesure agraire employée dans certaines régions de France, particulièrement le Nord-Ouest. L’acre correspondait à la surface labourée en un jour et valait en moyenne 52 ares.
Adoptianisme
Hérésie du christianisme tendant à considérer le Christ, fils de l’homme, comme « adopté » par Dieu.
Adoubement
Du francique dubban, frapper. Cérémonie par laquelle un homme est fait ou ordonné chevalier. Le nouveau chevalier reçoit de l’adoubeur un violent coup sur la nuque du plat de l’épée.
Affranchir
On trouve le verbe vers 1190 chez le Châtelain de Coucy. Il signifie libérer un ancien esclave qui reste cependant lié à son ancien maître, ou à celui qu’il a choisi, par le droit de patronage.
Agrarium
Redevance d’une part des récoltes, généralement la dixième, à l’époque mérovingienne. A ne pas confondre avec le champart ou avec le terrage. Disparaît à l’époque carolingienne.
Aide
Une des catégories de services dus par le vassal à son seigneur comprenand des obligations d’ordre militaire de nature fort diverse (les plus courants: ost et chevauchée, garde du château ou estage) et d’ordre écuniaire: dans un certain nombre de cas, progressivement limités à trois ou quatre à partir du XIIe siècle (chevalerie du fils aîné, mariage de la fille aînée, croisade, rançon, souvent accroissement du fief), le seigneur peut imposer à son vassal une contribution extraordinaire.
Alberger
Louer un bien.
Alcôve
Dans une chambre, l’alcôve est un renfoncement qui reçoit un lit de parade ou de repos.
Alexandrin
Le terme est tiré du Roman d’Alexandre ( XIIe siècle) qui fut écrit dans ce type de vers. L’alexandrin, vers français de douze syllabes, domina à partir de 1200 dans les chansons de geste et la poésie religieuse. Il persista jusqu’au XIVe siècle, puis disparut. C’est Pierre de Ronsard qui le remettra à l’honneur.
Allège
Pan de mur situé sous une fenêtre.
Allégorique
Qui tient de l’allégorie. L’allégorie est un récit ou une description qui, pour exprimer une idée générale ou abstraite, recourt à une représentation concrète de la réalité sous forme de personnifications. La Psychomachia (le Combat de l’âme)
de Prudence (IVe siècle), qui fut un des ouvrages les plus lus pendant des siècles, évoque de façon allégorique les luttes qui opposent les vertus chrétiennes et les vices paiens dans l’âme humaine. Cette personnification de notions abstraites se retrouvera dans un genre littéraire très prisé au Moyen Âge qui développa une imagerie allégorique à partir du XIIIe siècle. Raoul de Houdenc par exemple sera l’auteur de la première grande allégorie narrative avec le Songe d’enfer, et appliquera l’allégorie descriptive à un sujet profane dans le Roman des Eles de courtoisie.
Alleu
Du francique alôd. Durant le Haut Moyen Age, l’alleu désigne les biens patrimoniaux par opposition aux acquêts. Sous les Carolingiens, l’alleutier doit la dîme à l’église et l’aide militaire au souverain si celui-ci est attaqué. Ensuite (XIe-XIIIe siècle), l’alleu désigne un bien possédé en pleine propriété, le plus souvent hérité et sans seigneur, par opposition à la tenure paysanne et au fief: l’alleu ne comporte ni hommage ni services nobles ; dans celui des paysans, par opposition à tenure, l’alleu, terre indépendante de tout seigneur foncier, n’entraîne ni redevances, ni services, ni droits. Surtout répandu, à tous les niveaux, dans le Midi.
Alleutier
Personne possédant une terre en franchise de droits.
Ambon
Dans les églises anciennes, antérieures au XIIIe siècle, petite chaire surélevée, à la limite du choeur (il y en a généralement deux symétriques par rapport à son entrée et reliés par une clôture basse, le chancel) d’où l’on prêchait et lisait les Écritures.
Amessement
Cérémonie religieuse obligatoire durant laquelle un clerc purifie la jeune mère avant les relevailles.
Amortissement
Elément ornemental placé au sommet de tout axe vertical d’une élévation (pinacle, statue, etc.).
Annales
Récit, année par année, des principaux événements d’un royaume, surtout à l’époque carolingienne.
Anneau de salut
Anneau scellé dans le mur extérieur d’une église, il suffisait de le saisir pour échapper à la justice séculière. On les voit encore aujourd’hui sur les plus anciennes.
Anneau Sigillaire
Bague dont le chaton (généralement intaille ou matrice de métal), s’imprimant en relief sur le sceau de cire, authentifiait un acte.
Ansange
Surface rectangulaire de 40 perches de long sur 4 perches de large, à raison d’une perche de 10 pieds. Estimé à un peu plus ou un peu moins de 14 ares selon les auteurs contemporains.
Antéfixe
Ornement, souvent en terre cuite ou en pierre, décorant le bord des toits.
Antiphonaire
Livre utilisé par le choeur pour chanter les réponses aux différentes heures de l’office divin. Ph. de Thaun orthographiait antifinier en 1119. On écrira antiphonar au début du XIVe siècle. Du latin ecclésiastique antiphonarius, de antiphona, chant alterné, emprunté au grec anti, contre, et phônê, voix.
Antrustion
Guerrier domestique qui fait partie de la truste.
Apanage
Terre ou bien donné par le roi à ses enfants pour compenser leur exclusion à la couronne, celle-ci étant réservée à l’aîné.
Aprision
A l’époque carolingienne, terre en friche qui, en Septimanie ou dans la marche d’Espagne, est donnée en bénéfice à un paysan défricheur avec prescription trentenaire.
Aquilon
Nom latin (aquilo, -onis) du vent du Nord dont on trouve la première mention dans Fet des Romains (1213). Le terme finit par désigner le Nord.
Araire
De l’ancien provencal araire, du latin aratrum, charrue. L’araire est un instrument de labour qui, à la différence de la charrue faite pour retourner la terre, rejette la terre déplacée de part et d’autre du sillon creusé. Déjà mentionné au IVe millénaire avant Jésus-Christ, il apparaîtra sous nos latitudes deux millénaires plus tard. L’araire était appelé binot dans le Nord.
Arativum
Prestation de travail qui consiste à labourer un champ.
Arc
Membre architectonique franchissant un espace en dessinant une ou plusieurs courbes (haut d’une baie, renfort d’une voûte…).
Arc brisé
Arc est une courbe qui décrit une voûte ou la partie supérieure d’une baie. L’arc brisé est un arc aigu formé de deux segments de cercle se coupant suivant un certain angle.
Arc de décharge
Arc incorporé dans un mur afin de soulager les parties inférieures, souvent placé au-dessus d’une baie.
Arc en plein cintre
Courbure intérieure d’une voûte, d’une arcade, d’un arc , composé d’une moitié de cercle.
Arcade aveugle
Ouverture pratiquée sous un arc dans un mur. Elle est aveugle quand elle ne perce pas toute l’épaisseur du mur dans lequel elle est construite.
Arcature
Suite de petites baies libres couvertes d’un arc.
Arche
Partie d’un pont formée de la voûte prenant appui sur les deux piles qui la portent.
Archère
Ouverture longue et étroite dans un mur pour tirer à l’arc ou à l’arbalète.
Archère à niche
Archère comportant une niche pour le tireur.
Archichancelier
Chef de la chancellerie royale carolingienne, sous les ordres de l’archichapelain.
Archichapelain
Chef de la chapelle royale carolingienne et principal conseiller ecclésiastique du roi.
Archidiacre
Clerc assistant l’évêque, le plus souvent chargé d’une subdivision du diocèse, l’archidiaconé. A l’époque mérovingienne, très souvent chargé par l’évêque de l’administration du temporel de l’évêché.
Archivolte
Moulure, décoration supérieure sur un arc de portail ou sur une simple baie.
Arpent
Unité de mesure agraire divisée en quatre quartiers, chaque quartier se divisant en quarterons. La surface de l’arpent pouvait selon les régions varier de 30 à 60 ares. L’arpent carolingien (environ 12 ares) disparut au cours du XIIe siècle.
Arrachement
Pierres saillant d’un mur, témoignant d’une destruction ou d’une volonté de reprise de maçonnerie.
Arthurien
On appelle « cycle arthurien » une série d’oeuvres écrites sur plusieurs siècles par de nombreux auteurs de différentes nationalités. Elles présentent l’histoire de la Grande Bretagne et les aventures de ses vaillants protagonistes qui respectent un code de l’honneur emblématique des valeurs fondamentales des chevaliers de la Table Ronde.
Arts Libéraux
Enseignés par les licenciés ès arts, ils sont au nombre de sept, répartis en trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) et en quadrivium (géométrie, arithmétique, musique et astronomie). Ils composent le cursus des études médiévales. Assimilés aux sept piliers de la demeure de la Sagesse, ou à sept ruisseaux irrigés par la Fontaine de la Sagesse, ils ont été représentés sous forme de vierges dotées chacune d’attributs spécifiques ou ont pu être personnifiés comme à la cathédrale de Chartres où l’on voit la Sagesse siéger en compagnie de Cicéron, Aristote, Euclide, Donat, Boèce, Ptolémée et Pythagore. Le droit, la médecine et la théologie sont la suite de ces études et correspondent à des licences spécifiques.
Assise
Assemblée de seigneurs réunie par le souverain pour juger une cause importante.
Assommoir
Ouverture défendant généralement une porte permettant de jeter des projectiles verticalement.
Astragale
Moulure située à la jonction du fût et du chapiteau d’une colonne.
Aula
Grande salle servant aux réceptions et audiences du seigneur. Ce mot d’origine latine a donné « hall » en anglais.
Aune
Du francique alina, avant-bras. Mesure de longueur de valeur variable utilisée surtout pour mesurer les étoffes. A Paris, une aune valait 1,188 mètre.
Aveu
Suit généralement l’investiture du fief : le vassal, pour éviter toute contestation ultérieure, « avoue » son fief; de même, le seigneur avoue (reconnaît) son vassal et inversement.
Avoué
A l’époque carolingienne, homme très probablement libre et laïc, choisi par un établissement immuniste (Eglise) avec l’accord du roi (ou inversement), qui le représente en justice et exerce à sa place les fonctions judiciaires, militaires et fiscales qu’un ecclésiastique ne pouvait remplir. Au premier âge féodal, personnage généralement puissant qu’il est souvent difficile de rattacher à l’avoué carolingien. En effet, ce dernier était un « délégué ». À l’époque féodale, l’avoué lève des coutumes sur les terres d’Église au nom de la « protection » qu’il accorde.
Azur
Du latin médiéval azzurum, emprunté à l’arabe lazaward. Le mot arabe vient du persan lâdjourd, lapis-lazuli (pierre d’un bleu intense). L’azur est la couleur du blason, représentée en gravure par des tailles horizontales.