Edifié à 1207 m d’altitude, sur un éperon rocheux baptisé le « pog », Montségur fut un des hauts lieux du Catharisme. Fréquenté dès le néolithique et occupé par les romain, l’histoire du « pog » reste trouble jusqu’au XIIIe siècle.

Château de Montségur

En 1204, l’Eglise Cathare demande à Raymond de Pérella, seigneur du lieu, de fortifier le site. Il bâtit un donjon au point le plus élevé du rocher. Autour se greffaient les habitations des gens d’armes et des civils. Quelques mètres au dessous de la demeure seigneuriale, est construite la Tour face à un abrupte de 80 m. Ce lieu fortifié, inutile par son aspect stratégique pour la région, sert de havre pour les seigneurs dépossédés de leurs terres et pour les grands de l’Eglise Cathare menacés de mort. Pendant des années, cette petite communauté vit à l’abri des français et de l’inquisition.

Malheureusement, en 1241, à la demande du roi de France, Louis IX, le comte de Toulouse, Raymond VII, entreprend le siège de la place, mais fini par abandonner, sûrement sans combattre, et retourne à Toulouse. L’année suivante, Raymond VII tente de s’opposer à Louis IX en s’alliant avec le roi d’Angleterre et le comte de La Marche, mais ses alliés sont défaits. Monségur, voulant participer à cette révolte envoie 60 hommes d’armes à Avignonet où le dominicain Guillaume Arnaud s’apprête à dresser des bûcher. Les moines sont massacrés.

De son côté, Raymond VII, signe le traité de paix de Lorris, le 30 octobre 1242, avec le roi de France et promet de combattre l’hérésie sur ses terres. En mai 1243, le sénéchal de Carcassonne, Hugues de Narcis, prend la tête de 6000 à 10000 hommes de troupe et entreprend le siège du « pog ». Pendant plusieurs mois, le siège stagne et les assiégés espèrent le même déroulement qu’en 1241. Hélas arrive une troupe de montagnards basques qui, une nuit, escaladent 80 m de falaise et s’emparent de la Tour. De là, un trébuchet et amené et se met à harceler les assiégés. En février 1244, un dernier assaut et repoussé et le 1er mars, Pierre-Roger de Mirepoix, ami de Raymond de Pérella se rend et négocie la reddition de la place forte. Il demande la vie sauve pour les soldats et les laïcs mais livre les parfaits qui ont à choisir entre le bûcher et l’abjuration. Parallèlement à cette demande il obtient 15 jours de trêve, peut-être pour laisser le temps à ceux qui allaient choisir le bûcher d’achever leur formation spirituel. Dans la nuit du 15 au 16 mars, 4 parfaits réussissent à quitter le « pog » pour mettre en sécurité le trésors de l’Eglise Cathare. Le 16 mars à l’aube, Hugues de Narcis donne l’ultime assaut.

Sur les 500 personnes restantes, 207 choisissent le bûcher. La légende veut que le bûcher fut monté à 200 m du castrum dans le « Prat dels Cremats » (le champ des brûlés). Pourtant Y. Dossat semble apporter la preuve qu’il eut lieu à Bram (60 km au nord).

En 1245, Guy de Lévis, nouveau seigneur de Mirepoix, s’installe sur le « pog », jure fidélité au roi Louis IX et reconstruit la place forte. Son descendant, François de Lévis-Mirepoix construit un petit château sur le lieu de l’ancienne place « maudite ». La forteresse est occupé par une garnison royale jusqu’au traité des Pyrénées au XVIIe siècle. Par la suite, le château est abandonné. Les traces d’un terrible incendie sont découvertes au XXe siècle. 1789 et la Révolution ?

Aspect intéressant et pour le moins étrange : son architecture. Lors du solstice d’été, les premiers rayons du soleil traversent le château de part en part. Culte Solaire ? Volonté architecturale ? Dans tous les cas, une curieuse prouesse de la part d’un descendant de Guy Lévis, fervent ennemi des Cathares.

Patrimoine :
Château de Montsegur est classé parmis les monuments historiques
Fiche Mérimée :
Référence PA00093892
Propriétaire :
Commune de Montségur
Coordonnées GPS :
01°49’57.3″E 42°52’32.2″N
Adresse :
09300 Montségur
Ariège – Occitanie (Midi-Pyrénées)
Site officiel :
www.montsegur.fr
Contact :
Tel : 05 61 01 10 27
Mail :
Visite :
Ouvert tous les jours du 1er février au 31 décembre. Entrée payante.
Gustave
9 avril 2001