Eavie
Du latin aqua et de l’ancien français eve ou iave, eau. Droit seigneurial qui s’exerçait un jour par semaine sur les produits de la pêche. Le terme désigne également l’espace sur lequel s’exerce ce droit.
Ecarlate
Du latin médiéval scarlatum, altération du persan saquirlat. Désigne un colorant rouge obtenu à partir d’oeufs de cochenille, ou de brasil, bois importé. Le terme emprunté à l’arabe désignait également un drap fin (d’abord bleu, puis rouge) qui aurait eu des vertus médicinales.
Echanson
Du francique Skankjo, donner à boire. Officier, qui sous l’autorité du grand échanson, était chargé de donner à boire au roi et à quelques grands personnages. La fonction fut supprimée à la Révolution et réapparut sous la Restauration.
Echauguette
Du francique skarwahta, de skâra, troupe, et wahta, guet. Guérite pour le guet placée généralement en encorbellement sur la muraille ou contre une tour.
Echevin
Du francique skapin, juge. À l’époque carolingienne, assesseur en justice du comte. Ensuite magistrat chargé d’administrer en corps une commune ou une ville dotée de franchises. Choisi par élection (des bourgeois de la ville), cooptation (des échevins sortis de charge) ou désigné.
Echiffe
Superstructure en bois sur un rempart, similaire à une hourd.
Echiquier
De l’ancien français eschequier, trésor royal, cour de justice. À l’origine cour féodale des ducs de Normandie, l’échiquier devint une cour souveraine jugeant en dernier ressort (en 1315), puis cour permanente (en 1499). François 1er lui donna le nom de « parlement » en 1515.
Echoite
Une terre tombe généralement en échoite quand celui qui en hérite, dépendant ou serf, ne peut payer la taxe successorale. Cet héritier peut travailler cette terre mais tous les fruits en vont au seigneur jusqu’à concurrence du montant de la taxe.
Ecole
Du latin schola. Il existait aux XIe et XIIe siècles plusieurs types d’écoles: monastiques, épiscopales, urbaines, voir, exceptionnellement, paroissiales. Au XIIIe siècle, certaines se transformèrent en universités, ou en studia generalia, centres d’enseignement supérieur décernant des titres valables partout et dont la valeur générale était confirmée par l’approbation des autorités à caractère universel, comme le pape et l’empereur. Le mot Université désigna d’abord les associations des maîtres et des étudiants formées dans certains de ces studia, puis les studia eux-mêmes.
Ecrouelle
Terme que l’on trouve dès 1265 chez Jean de Meung sous la forme escroelles. Du latin populaire scrofelloe, du latin scrofulae, de scrofa, truie, animal considéré comme étant très sale. Selon la tradition, les rois de France possédaient le pouvoir de guérir les malades atteints d’écrouelles (synonyme: scrofule). En les touchant, ils faisaient le signe de la croix sur leur visage et prononçaient une formule. Cet usage qui existait aussi en Angleterre se perpétua jusqu’à la fin de l’ancien Régime et fut remis à l’honneur par Charles X le jour de son sacre en 1825.
Ecu
Bouclier. Partie fondamentale du blason. Nom de la pièce d’or portant un écu (armorié) sur l’une de ses faces (le denier d’or à l’écu de saint Louis en est la première en date, 1266).
Ecuyer
Du bas latin scutarius, celui qui porte l’écu; de scutum, écu, bouclier. Le titre fut porté par les jeunes nobles aspirant à la chevalerie, qui apprenaient le métier des armes auprès d’un chevalier qu’ils servaient et dont ils portaient l’écu. Les simples nobles et les annoblis portèrent également ce titre inférieur de la hiérarchie nobiliaire.
Edit
Du latin edictus (désignant « ce que dit » l’empereur ou le magistrat). Texte d’ordonnance ou de loi, constitution émanant d’un roi et visant à organiser une structure gouvernementale ou à régler le statut des personnes.
Eglise
Bâtiment consacré au culte chrétien où l’on célèbre la messe.
Emir
Chef musulman (prince, général, gouverneur, officier), dignité importante mais inférieure à celle de calife.
Empereur
A l’origine, général vainqueur salué à ce titre par les soldats de ses légions. Puis, titre et même nom commun du chef de l’État romain, considéré comme perpétuellement victorieux. Au IVe siècle, apparaissent deux empereurs romains. En 476, disparaît celui d’Occident. De 476 à 800, il n’y a qu’un empereur romain, celui de Byzance. L’événement de l’an 800 sera interprété comme une résurrection de l’Empire romain. Après 962, en Occident, désigne le chef du Saint Empire; le roi de Germanie est candidat à l’Empire, mais ne porte le titre qu’après couronnement à Rome par le pape (ou son délégué).
Emphytéose
Bail de longue durée.
Enceinte
Ligne extérieure des murs de clôture d’un site ou château fortifié.
Encorbellement
Élément en saillie sur un mur et supporté par des poutres, des corbeaux ou des consoles.
Enfeu
Niche aménagée dans les parois intérieures ou extérieures de l’église pour abriter un tombeau ou un sarcophage.
Engoulant
Extrémité sculptée en forme de gueule.
Enluminure
Dessin aux couleurs vives illustrant un manuscrit.
Ensemble castral
Ensemble constitué par plusieurs châteaux à fonction défensive ou résidentielle.
Epi de faîtage
Ornement de forme pointue au sommet du toit , en céramique ou en métal.
Epique
Du latin epicus, emprunté au grec epikos, de epos, épopée. Se dit de ce qui est propre à l’épopée: un poème, un style épique.
Epopée
Du grec epopoiia, de epos, épopée, et poieîn, faire. Il s’agit d’un long poème où se mêlent le merveilleux et le vrai, la légende et l’histoire qui célèbrent un héros ou un fait remarquable.
Erémitisme
Forme de vie religieuse prônant la solitude.
Escalier en vis
Escalier tournant autour d’un axe plein. Il était de coutume de trouver en architecture militaire des escaliers tournant vers la droite, les assaillant (souvent droitiers) ne pouvant dès lors plus utiliser leur épée de la meilleure manière en montant à l’assaut des assiégés.
Escarpe
Côté du fossé supportant le rempart.
Eschatocole
Mention de la date (temps, lieu) de l’appréciation et parfois des signes de validation, généralement à la fin d’un acte.
Eschatologie
Attitude spirituelle qu’oriente la réflexion sur les fins dernières de l’homme, fins individuelles, et surtout collectives. Va souvent de pair au Moyen Age avec l’attente soit de la fin du monde soit plutôt d’un bouleversement profond, d’ordre spirituel et matériel, de l’humanité.
Esclave
Du latin sclavus, qui désigne primitivement le « Slave »; celui que nous appelons « l’esclave » était connu à l’époque romaine et pendant le Haut Moyen Age sous le nom de servus. Il désignait le non-libre, juridiquement sous la puissance absolue d’un maître. Passé l’an mil, le sort du servus s’adoucissant et l’esclave antique muant en serf médiéval, on utilisa les expressions sclavi ou parfois sclavi et servi pour désigner les esclaves obtenus par piraterie, razzia ou traite, aux dépens le plus souvent des peuples infidèles et païens et en particulier des Slaves.
Essandoles
Tuiles de bois fréquemment utilisées en Dauphiné au Moyen-Age.
Essart
Du bas latin exartum, participe passé du latin populaire exsarire, défricher. Terre défrichée et prête à être mise en culture.
Estage
Du bas latin staticum, du latin classique stare, se tenir. Par le droit d’estage, le seigneur pouvait imposer à ses vassaux des périodes de garnison au château seigneurial.
Esterlin
Du latin médiéval esterlingus. Connu depuis le XIIe siècle en Ecosse, l’esterlin (dit également denier sterling) apparut au XIIIe siècle en Angleterre et ensuite dans divers pays de l’Europe du nord.
Estoc
Pointe d’une arme blanche.
Eucharistie
Communion au corps et au sang du Christ, sous forme de pain et de vin consacrés au cours de la messe. Avec le baptême et la pénitence, l’eucharistie constitue l’un des trois sacrements primitifs.
Eulogies
Sorte de pain bénit que des évêques ou des prêtres se transmettaient en signe de bienveillance et de communion spirituelle à l’époque mérovingienne.
Evangiles
Primitivement, remise d’impôt, c’est-à-dire la bonne nouvelle par excellence. Pour les chrétiens, la bonne nouvelle du salut apporté par le Christ. L’annonce en est contenue dans les quatre Livres écrits entre 51 et 90 par Marc, Mathieu, Luc et Jean.
Evangiles des Quenouilles
Les travaux domestiques des dames pouvaient être le cadre de la récitation de textes tirés de ce que l’on appela des évangiles des quenouilles, fort en vogue au XIIIe siècle, dont il nous reste plusieurs recueils manuscrits ou imprimés tous différents par leur contenu. Il s’agit de recettes savantes, sortes de « remèdes de bonnes femmes », permettant de se débarrasser des maux physiques ou même des problèmes de coeur, que les dames s’échangeaient en filant à la veillée.
Evêque
Étymologiquement: celui qui surveille (episcopos). Le seul à posséder le sacerdoce dans sa plénitude. Chef religieux du diocèse, qui le dirige administrativement et disciplinairement ; il ordonne les prêtres, est responsable de toute la vie religieuse de son diocèse. Celui qui siège dans la métropole, chef-lieu de la province ecclésiastqiue regroupant plusieurs évêchés, est dit métropolitain, archevêque à partir de l’époque carolingienne ; il confirme et consacre ses évêques suffragants.
Eviction
Terme de droit romain, désignant une dépossession que l’on subit, en vertu d’une sentence, d’une chose que l’on a acquise de bonne foi.
Exarque
Haut fonctionnaire byzantin créé par l’empereur Maurice en 584 pour diriger avec des pouvoirs militaires et civils, depuis Ravenne, les possessions byzantines d’Italie ou, depuis Carthage, celles d’Afrique.
Excommunication
Fait, pour un chrétien, de se mettre hors de la communion des fidèles. Par extension, sentence prononcée par un évêque ou par le pape constatant qu’un fidèle est sorti de l’Église soit par des actes contraires à la morale chrétienne, soit en soutenant des doctrines hérétiques, soit en refusant obéissance à la hiérarchie ecclésiastique. En conséquence, l’excommunié ne peut plus participer à la vie sacramentelle et liturgique de l’Église.
Exèdre
Chambre ornée de sièges souvent en saillie et arrondis à l’extérieur, ancêtre de l’abside.
Exégèse
Interprétation doctrinale d’un ensemble de textes sacrés.
Exemption
Privilège libérant un monastère ou un ordre monastique de la juridiction de l’évêque.
Exposé
Dans un acte, précède le dispositif et expose les circonstances qui ont précédé ou motivé cet acte.